La Cagoule

Cette collection d'après-guerre, éditée à Paris par les éditions La Bruyère (95, boulevard Magenta, Xe arrdt), a publié 83 titres de 1945 à 1951, à raison de 2 volumes par mois.

Elle se targue à ses débuts de publier « une sélection des meilleures œuvres des Maîtres du roman policier », mais en réalité son catalogue est principalement constitué de rééditions d'œuvres parues avant-guerre, principalement dans les importantes collections A ne pas lire la nuit des éditions de France, et Le Masque de la Librairie des Champs-Elysées. Le créneau de la collection est celui du policier populaire, qui ne dédaigne pas de flirter avec le fantastique et la science-fiction, comme les romans de Léon Groc (L'homme qui fait chanter les astres) ou de Ralph Corbedanne (Enquête policière dans la quatrième dimension).

Un changement s'amorce à la fin de 1949, sous l'impulsion du nouveau directeur de collection, Emmanuel Cheré, qui privilégie les romans inédits de jeunes auteurs : Jypé Carraud, Claude Ferny, Igor B. Maslowski y publient leurs premières œuvres, tandis que le n° 80 propose une réédition d'un titre de Léo Malet.
Le changement de cap est salué par les critiques, comme Maurice-Bernard Endrèbe dont l'avis (bien qu'émettant des doutes sur la qualité antérieure de la collection !) est fièrement publié sur une quatrième de couverture :

 

 

Une autre particularité de La Cagoule est d'être « une collection purement française », proposant « une nouvelle formule du roman policier se trouvant à égale distance du “detective novel” dit classique dont le lecteur connaît par cœur les méthodes, ses personnages momifiés et ses 999 variantes du “mystère de la chambre close”, et du roman d'aventures “noir” abrutissant par sa cruauté obscène » (A nos lecteurs, par E. Cheré).